Le domaine, propriété du département depuis 1972, est bien aménagé, rendant très accessible ce lieu plein de vie. On vous propose un petit sentier de moins de 5 km qui, en moins de deux heures, vous permet d'apprécier tous les trésors disséminés le long du Fauge.
Le sentier débute à la sortie de Gémenos, sur un parking créé à cet effet le long de la Départementale 2 ou … “Route de Saint-Pons”. C’est là que se trouve la Maison du parc de Saint-Pons. Il suffit ensuite de suivre le sentier balisé par les marques rouges et jaunes du GR2013, qui remonte la rivière.
Le premier point d’intérêt de cette promenade relativement plate arrive après avoir retraversé (en faisant attention), la D2 : le Paradou. Ce grand bâtiment du XVIIe siècle est un témoin du passé préindustriel, manufacturier de la vallée, car il s’agit là d’un des 4 moulins à papier fondés par le Marquis d’Albertas au bord du Fauge. Ces édifices fonctionnaient grâce à des chutes d’eau dotées de roues à aubes. Le papier (notamment papier à cigarette) ici produit était vendu localement, mais aussi exporté par-delà les mers depuis le port de Marseille. Abandonné pendant le XXe siècle, le Paradou a été restauré à l’aide d’un chantier d’insertion piloté par le Département.
Après le pan économique, le pan religieux : de l’autre côté du Fauge, après un petit pont, vous trouverez la modeste Chapelle Saint-Martin, première église paroissiale de Gémenos-le-Vieux. Une première fois citée dans des écrits en 1080 la chapelle, avec son architecture de style roman, date du XIIIe siècle.
En reprenant le sentier en direction du nord-est, vous passerez devant le moulin du Foulon, qui date lui du XVIe siècle, avec de l’autre côté de la rivière la Blancherie : une ferme devenue auberge puis redevenue ferme, qui fournissait alors le lait pour les habitants de Gémenos. En continuant votre chemin, vous passerez au niveau du Moulin de Cuges et de sa très photogénique cascade moussue et son accumulation de tufs. Acquis par le Marquis d’Albertas en 1840, ce moulin du XIe siècle a la particularité d’avoir une roue à aubes horizontale.
Et le clou de la balade est là, niché au milieu des arbres, l'abbaye cistercienne de Saint-Pons. D’abord monastère fondé en 1205 par les moines du Thoronet pour y installer une communauté féminine, elle prend le titre d’abbaye en 1223. Idéalement située au bord du Fauge et de son énergie hydraulique alors inexploitée - la rivière a la spécificité de couler 365 jours par an - elle devient un un lieu de production industriel et agricole important de la région.
Mais inquiètes et lassées par les épidémies ou encore le brigandage fréquent dans ce lieu isolé, les moniales vont abandonner les bâtiments en 1426 pour se réfugier à Marseille. Passée de mains en mains depuis, dont celles du puissant Marquis d’Albertas, l’abbaye a été rénovée par le Département. Bien que fermée au public la plupart du temps, elle est ouverte à certains moments de l’année, lors des journées du patrimoine ou sur demande pour des visites de groupes.